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Introduction

 

 

Partie 1

Altermondialisation

Introduction:

A l’aube d’une nouvelle ère

 

 

 

 

Partie I

Introduction 
A l’aube d’une nouvelle ère


 

 

Toujours plus de confort et de plaisirs matériels. Vive le progrès ! Certes, la jouissance en est interdite aux trois quarts de l’humanité. Mais ceux-ci ne sont pas oubliés. Qu’ils soient d’Afrique, d’Inde ou d’ailleurs, télévisions et radios leur présentent un rêve matériel érigé en modèle. Le désir d’y accéder est insufflé, cultivé. Quant à l’espoir, il serait réel, puisque de grandes et puissantes organisations internationales travailleraient pour le satisfaire. Elles s’appellent Banque mondiale, Fonds monétaire international (FMI), et Organisation mondiale du commerce (OMC). Pour parvenir à leurs fins, elles s’efforcent de mettre en œuvre une magnifique théorie au nom prometteur, le libéralisme.

 

Pour le progrès des sociétés humaines : stimulons la croissance économique, supprimons tout obstacle au commerce international et à la circulation planétaire des capitaux, enfermons chaque nouvelle connaissance et chaque nouvelle technique – si possible pour vingt ans- dans le secret de la propriété intellectuelle des entreprises. Ce sont là des idées fortes du « libéralisme ». Si nous y ajoutons les objectifs économiques des guerres – comme en Irak, pays possédant la seconde réserve de pétrole au monde - nous avons  alors toutes les lignes directrices de la politique économique internationale et, au-delà, nous avons des axes dominant l’ensemble de la politique internationale. Laquelle politique internationale couvre aussi, et pour l’essentiel, la recherche de la paix et la lutte contre le terrorisme international (abordée en premier lieu sous les angles sécuritaire et guerrier, et prétexte à de multiples répressions de mouvements sans lien avec ce terrorisme). Ces différentes questions –libéralisme économique, guerre et paix, terrorisme – concentrent la quasi-totalité des décisions politiques internationales concrètes, effectivement mises en œuvre et marquant profondément le réel.

 

Pourtant, l’humanité est entrée dans une ère nouvelle dont la principale caractéristique est l’obligation vitale de prendre soin de la maison commune, la terre, et d’apporter des réponses planétaires à un ensemble de problèmes majeurs : réchauffement climatique ; biodiversité déclinante ; mode de vie écologiquement insoutenable, suivi par une minorité et érigé en modèle pour l’ensemble de l’humanité ; pouvoir exorbitant de la finance internationale et des entreprises multinationales ; hégémonie étasunienne déstabilisante, quoique extrêmement fragile ; inégalités croissantes, abyssales ; etc.

Des rencontres internationales portent sur la plupart de ces sujets. Lesquels sont parfois le centre des préoccupations d’institutions multilatérales. De multiples rapports tirent la sonnette d’alarme. Quelques discours et déclarations sur la place internationale appellent la mise en œuvre de solutions. Mais bien rares sont celles qui sont appliquées ; qui plus est, c’est alors le plus souvent sous une forme minime, sans rapport avec l’ampleur des questions. Quant aux seules organisations internationales réellement puissantes - OMC, FMI et Banque Mondiale- prisonnières des dogmes libéraux, elles n’ont fait, jusqu’à ce jour, qu’aggraver les problèmes.

 

Il est urgent de changer de cap. Mais le système politique international ne réagit pas. Issu de l’ère industrielle, il repose quasiment exclusivement sur l’expression et la régulation des rapports de  force entre les Etats nations. Quand ce n’est pas sur des comportements quasi-coloniaux. Ce système montre son impuissance à apporter des réponses politiques aux grands problèmes planétaires. Un sursaut de l’humanité s’avère nécessaire afin de le modifier en profondeur. Le destin de l’humanité est en jeu, à la rencontre de menaces, de périls et d’espoirs. Les femmes et les hommes de tous les pays sont face à une responsabilité commune : donner une réalité, du corps et du sens à la communauté humaine. Passage obligé pour que celle-ci trouve la capacité d’éviter les catastrophes qui la menacent et pourraient lui être fatale.

Nous sommes à la porte d’une nouvelle ère où chaque femme et chaque homme seront amenés à avoir pleinement conscience de l’importance de leur appartenance au méga groupe qu’est l’humanité ; pleinement conscience de leur responsabilité personnelle à l’égard de ce nouveau groupe d’appartenance et du territoire de celui-ci, la terre. En ce sens, une révolution/mutation, dont les prémices se sont densifiées durant les décennies de la fin du XXe siècle, doit nous faire entrer de plein pied dans l’ère que nous pourrions appeler « ère de l’Humanité ». Ces dernières années, à l’occasion de multiples manifestations dans le monde, dont notamment les forums sociaux[1], des millions de femmes et d’hommes ont exprimé leur conscience planétaire et leur espoir d’une « autre mondialisation ». L’alter mondialisation, au-dessus des frontières des Etats et des nations, au-delà du court terme, appelle chacune et chacun à se sentir co-responsable de l’aventure humaine, et à en devenir acteur.

 

 

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[1] Le premier forum social s’est tenu à Porto Alegre, au Brésil, en janvier 2001. Première édition du Forum social mondial, il fut suivi des éditions 2 et 3 de Porto Alegre et de celle Mumbai (anciennement Bombay), Inde, en janvier 2004. Des déclinaisons continentales, nationales et locales se développent depuis l’année 2002. Les objectifs et principes de ces rassemblements altermondialistes sont résumés dans la charte des principes du forum social mondial : annexe 1 du présent ouvrage.